Un chasseur à réaction décolle immédiatement de la base tandis que, sur le pied de guerre, l'état- major de la base se réunit à la tour de contrôle pour suivre l'évolution de la mission d'urgence. Bientôt, ils ont la surprise de recevoir un message du pilote, le caporal-chef Steven Eichner, leur annonçant qu'il ne s'agit pas d'un missile soviétique mais de quelque chose de bien plus étrange : «C'est un objet semblable à un ballon de rugby, mais de la longueur de quatre camions environ et qui plane. Je n'ai jamais rien vu de pareil. » Suivi de près par le chasseur qui reçoit alors ordre de se contenter de l'observer, l'objet fait des cercles autour de la base pendant 40 minutes puis repart brusquement au grand soulagement du personnel
au sol.
L'attention ne se relâcha pas pour autant. À juste titre puisque le lendemain, l'objet revint et recommença à survoler la base à une hauteur de 50 mètres avant d'atterrir carrément entre deux silos de missiles au sein même de la base ! Quand les véhicules de la police militaire arrivèrent de toutes parts pour le cerner, l'ovni s'éleva soudainement à grande vitesse et disparut à nouveau. L'ovni ne réapparut plus à la base de Loring mais les militaires ne pouvaient alors se douter que cette première visite marquait le début d'une longue série d'interventions d'ovnis sur des sites d'ICBM dans tous les États-Unis.
DISPARITION
À peine quelques semaines plus tard, l'énorme complexe ICBM de Malstrom, près de Lewinston dans le Montana, subit une visite semblable et même plus déroutante. C'est le 7 novembre que les alarmes se déclenchèrent, signalant la présence d'un intrus dans l'espace aérien au-dessus de la base. Immédiatement, une unité du SAT (Sabotage Alert Team), l'équipe d'alerte anti-sabotage opérationnelle 24 heures sur 24, fut dépêchée vers la zone de silos à missiles K-7. Le commandant de la base, en contact radio avec le chef de la section, eut la surprise d'entendre qu'un «disque orange rougeoyant de la taille d'un terrain de football planait dans l'air».
Les membres du SAT embusqués derrière les proches baraquements reçurent, par radio, l'ordre de se rapprocher, mais, bien qu'armés de mitrailleuses, ils n'osaient pas sortir de leur cachette. À leur grand étonnement, l'ovni envoya soudain un rayon aussi brillant que la lumière du soleil à l'intérieur des silos et,
répondant enfin à l'injonction de leur chef, les chasseurs s'approchèrent pour intercepter l'objet. Au même instant, ce dernier disparut instantanément.
Stupéfaits, les militaires durent se rendre à l'évidence : l'ovni que tous avaient bel et bien vu s'était volatilisé. Déstabilisés, ils se dirigèrent vers leurs jeeps et, tandis qu'ils s'éloignaient, quelle ne fut pas leur surprise de voir l'ovni réapparaître aussitôt au même endroit. Ne sachant quelle attitude adopter, les soldats restèrent sur place. De
son côté, après être resté un instant encore dans sa position stationnaire, l'ovni finit par s'élever à haute altitude hors de portée.
Plus tard, les experts en informatique et les techniciens examinèrent soigneusement les codes de lancement et de cibles de chacun des missiles du silo K-7 qui avait été «irradié»; ils découvrirent avec stupeur qu'ils avaient été modifiés. Ces codes à sept chiffres empêchant les missiles d'être lancés vers les cibles pour lesquelles ils sont programmés, sauf sur ordre direct du président, sont conservés dans une mallette noire attachée par une menotte à un fonctionnaire qui accompagne toujours le président. On ne sait toujours pas comment ces codes ont pu être modifiés.
TERRIBLE IMPUISSANCE DEVANT L'INCONNU
D'après le colonel Terence James du NORAD (North American Defense Command), 24 ovnis ont été repérés au-dessus de 6 dépôts de missiles durant cette période. Dans son ouvrage UFO:The Secret History (Ovnis: L'Histoire secrète), l'ufologue allemand Michael Hesemann, qui a enquêté sur ces incidents, déclare: «Si une guerre atomique s'était alors soudainement déclenchée, les États- Unis auraient été incapables de lancer la moindre fusée de défense ! »
Des épisodes de cette nature sont devenus particulièrement fréquents entre le 27 octobre et le 19 novembre 1975, les ovnis ayant apparemment pris pour cible plusieurs installations américaines d'ICBM. Pensant instinctivement, à chaque fois, qu'il s'agissait d'engins soviétiques, les personnels militaires finirent par se convaincre, face à la régularité des observations, qu'il ne s'agissait pas d'intrus terriens. En fait à la même période, à l'insu des Américains, les Soviétiques se trouvaient confrontés au même problème.
Quand 124 dossiers ovnis du KGB furent communiqués à Pavel Popovich, général de l'armée de l'air et président de AU Unions UFO Center (le centre ovni inter-États), il retint un cas particulièrement intéressant. Le 28 juin 1988, dans une base militaire à proximité des installations nucléaires expérimentales de Kapoustine Yar, en bordure du fleuve Volga, aux confins des basses terres caspiennes, quatre témoins avaient vu un ovni manœuvrer au-dessus de la base pendant plus de deux heures. D'après leurs récits, quand l'ovni survola la zone de stockage des armes, il envoya un rayon dans le dépôt de missiles. Il n'est pas mentionné dans le rapport si les missiles étaient des missiles nucléaires...
LES DOSSIERS DU KGB
Un cas similaire de neutralisation des missiles nucléaires américains fut signalé au journaliste télévisé américain George Knapp par le colonel Boris Sokolov du ministère de la Défense nationale russe. Sokolov affirmait qu'on l'avait emmené par avion sur une base d'ICBM en Ukraine pour lui remettre un rapport ultra-secret décrivant un incident de même nature survenu en octobre 1983.
Selon ce rapport, un ovni avait failli déclencher une troisième guerre mondiale en pénétrant l'espace aérien au-dessus du site et en survolant les missiles nucléaires. L'ovni ayant probablement su mettre hors service les mécanismes automatiques de mise à feu des systèmes de défense, il ne put être abattu. Là aussi, les codes de lancement des ICBM avaient été brouillés, paralysant une partie de l'arsenal nucléaire soviétique.
Malgré le côté inquiétant de ces incidents, certains estiment que les interventions des ovnis au cours de cette période instable et potentiellement catastrophique ont eu des effets positifs sur les décideurs militaires. Comme l'explique l'ufologue américain Robert Dean, la première conséquence notable a été une amélioration des contacts entre les deux ennemis de la guerre froide.
ALERTE NUCLÉAIRE
Entre 1963 et 1967, basé au quartier général pari- sien des forces alliées de l'OTAN pour l'Europe (SHAPE), Dean avait accès à la «salle de guerre», baptisée SHOC (Supreme Headquarters Operations Center). Selon lui, «au cours des années 1950
et 1960, les systèmes de défense de l'OTAN ont suivi la trajectoire de grands objets métalliques circulaires volant en formation au-dessus de l'Europe et venant du bloc soviétique».
Le fait que les ovnis aient été confondus avec des missiles soviétiques a bien failli déclencher une effroyable guerre nucléaire. Dean se souvient que lorsqu'il était en poste là-bas, « SHAPE s'est retrouvé en état d'alerte nucléaire maximale à trois reprises».
Le fait d'avoir frôlé la guerre totale a d'ailleurs incité le général Lemnitzer, commandant en chef de SHAPE, à engager une étude approfondie des ovnis sur trois ans et à établir une ligne téléphonique directe entre lui et le chef des nations du pacte de Varsovie (l'alliance militaire réunissant tous les pays socialistes d'Europe, excepté la Yougoslavie et l'Albanie).
MISES EN GARDE
Selon Dean, «on l'ignore généralement mais le sujet des ovnis a été à l'origine de la détente entre les Soviétiques et les Américains. La tension a été bien moindre lorsqu'il a été décidé d'installer une ligne directe entre les présidents américain et soviétique et la mise en place de conférences au sommet fut l'ultime étape de ce salutaire rapprochement. Il est fascinant d'imaginer que la question ovni a peut-être contribué directement à la fin de la guerre froide. »
Mais si les extraterrestres visent vraiment les installations nucléaires terriennes, quel est le sens exact de leurs interventions ? Sont-ils bienveillants ou mal intentionnés? Selon les comptes rendus de nombreux abductés et contactés, il semble clair que les extraterrestres surveillent de près l'évolution de tout ce qui touche à l'énergie nucléaire sur Terre, y compris ses dangers. Le message principal qui aurait été donné aux premiers contactés américains des années 1950, comme George Adamski ou Daniel Fry, était une mise en garde contre les excès du nucléaire.
Le docteur Jim Hurtak, un des plus éminents ufologues mondiaux, a relaté, en 1986, un épisode impliquant des ovnis survolant des installations nucléaires secrètes, destinées à fabriquer des armes au plutonium et construites de façon illégale par le gouvernement brésilien. Selon Hurtak, l'apparition des ovnis a attiré l'attention des médias qui ont ensuite découvert les installations nucléaires. Leur construction étant inconstitutionnelle, elles ont été fermées.
Hurtak pense que des événements tels que celui-ci sont la preuve des intentions louables des extraterrestres. Selon Michael Hesemann, il est assez probable que cette préoccupation se convertisse en intervention active si les hommes en arrivaient à un point de non-retour, synonyme d'autodestruction. Mais
reste à savoir pourquoi une intelligence extra- terrestre voudrait intervenir dans les affaires terrestres pour empêcher un conflit nucléaire.
UNE HISTOIRE CACHÉE ?
Hurtak est bien plus explicite dans son interprétation de la volonté extraterrestres d'empêcher les Terriens de se détruire. Son point de
vue est que, non seulement les extraterrestres, mais aussi ceux qu'il appelle les «ultra-terrestres», ou forces spirituelles supérieures, «se sont rendu compte que les technologies militaires utilisées sur cette planète avaient dérivé vers la destruction de l'environnement et ont donc choisi des instants bien précis de notre histoire pour intervenir»
Hurtak affirme que les extraterrestres n'hésite- raient pas à intervenir à nouveau si le spectre de la guerre atomique menaçait la Terre car «la survie de l'espèce humaine importe plus que sa destruction pour la majorité des civilisations extra-terrestres ».
Pour l'ufologue John Mack, les motifs qui pousseraient les extraterrestres à intervenir dans les affaires humaines sont moins altruistes: «La survie de l'espèce humaine compte pour beau- coup dans le bien-être de créatures que nous n'avons pas encore rencontrées.» L'idée que la destruction de la Terre par des armes nucléaires pourrait avoir un impact ailleurs dans l'univers est reprise par l'ufologue Michael Lindemann, qui déclare : «Nous ne savons pas ce que signifie, pour une autre dimension, une guerre nucléaire dans la nôtre.» Selon lui, les extraterrestres n'interviendraient pas nécessairement, sauf cas de force majeure, et peut-être pour une raison supérieure, comme l'équilibre du cosmos en tant que tout.
Reste à savoir dans quelle mesure l'intervention des extraterrestres a eu une incidence sur le résultat de la guerre froide. Ce chapitre de l'histoire pourra être écrit lorsque les militaires russes rendront publique leur connaissance du phénomène ovni... |