Tous les ans, les nations occidentales participent à cet exercice d'attaque et de défense grandeur nature, l'un des plus sophistiqués qui soit, et qui se déroule autour de la base aérienne de Nellis (Nellis AFB), dans les déserts de l'Ouest américain. L'exercice autorise le survol d'une zone plus grande que la Suisse, où les pilotes et leur appareils utilisent des munitions réelles particulièrement lors des simulations de mission de bombardement. En revanche, les tirs dirigés contre les appareils simulant les forces ennemis sont bien évidemment fictifs. Le tout est contrôlé au moyen d'un impressionnant dispositif électronique, le "grand Tzar" ou "Tzar rouge", qui enregistre et comptabilise les tirs effectifs et les ratés, et les présente aux pilotes lors des séances de restitution.
Cette année, l'armée de l'air Française avait expédié à Nellis plusieurs appareils Mirage F1CT et Mirage 2000D, le tout accompagné d'avions ravitailleurs C-135FR. Le voyage de Istres à Nellis AFB, via l'Atlantique sud a été étalé sur plusieurs jours…
Arrivés Nellis, les pilotes ont été informés des procédures de sécurité - on ne met pas plus de 80 appareils militaires en l'air sans y penser! On les a aussi informé des conditions de circulation et de vol autour de la base, tels que l'emplacement des parkings des appareils en fonction des munitions embarquées, le sens des "tours de pistes", les zones interdites aux tirs à munitions réelles, ou au largage de leurres, et autres zones d'exclusion. C'est en nous parlant de ces zones que l'officier français nous indique qu'il en existe plusieurs: des fermes, des ranches, et surtout "le container", terme utilisé par les pilotes pour désigner la "zone 51", qui occupe pratiquement le centre de la zone d'exercice. La zone 51, nous indique le pilote, est une zone militaire et comprend le terrain d'aviation secret de "Groom Lake". On ne peut être plus explicite… Il est vrai qu'il est difficile de dissimuler ce genre d'information avec l'arrivée en force des images satellites à la disposition du grand public. On dit même, dans certains milieux aéronautiques, que le survol de "Groom Lake" est non seulement interdit mais qu'il serait aussi "dangereux" puisque des batteries antiaériennes utilisant des munitions "réelles" l'entoureraient, et disposeraient d'autorisations de tir même sur d'éventuels appareils participant à Red Flag.
Il est symptomatique de savoir que l'existence de Groom Lake et de la zone 51 avait été niée par les officiels américains pendant des années de sorte que l'on peut se demander si les autorités militaires de ce pays, au cas où une "soucoupe volante" se poserait sur la pelouse de la Maison Blanche, n'iraient pas jusqu'à nier cette fois l'existence même de la demeure présidentielle….
Plusieurs témoins à suivre... |